Journée mondiale des solitudes
Souvent invisible, la solitude est pourtant bien présente chez différentes parties de la population. C’est l’association Astrée en France qui a pris la décision de lancer la Journée mondiale des Solitudes, officiellement sacrée le 23 janvier 2018. L’objectif de cette journée? Sensibiliser à la réalité de la solitude vécue par plusieurs, et apporter un éclairage nouveau sur la solitude sous toutes ses formes. Ultimement, on vise aussi à créer un élan de solidarité pour améliorer les choses, et donner la chance aux personnes concernées de sortir de l’isolement.
Les liens sociaux : un besoin fondamental pour l’être humain
Des milliers d’études ont révélé que le contact avec les autres est aussi vital pour l’être humain que d’avoir un toit, de l’eau et de la nourriture… Alors qu’autrefois nous étions dépendants de notre tribu, le lien social serait devenu, au fil du temps, essentiel à notre survie. Si bien qu’aujourd’hui, cette empreinte est fortement ancrée dans notre cerveau, celui-ci réagissant fortement au rejet social.
À chaque étape de notre vie, nos relations sociales augmentent notre qualité de vie. Et plus les liens sociaux débutent tôt dans la vie, plus la santé serait meilleure toute la vie durant. Il est donc plus qu’important d’encourager nos jeunes à non seulement manger sainement et à faire de l’exercice physique, mais aussi à bâtir un large réseau de relations sociales.
La solitude : une réalité différente pour chacun
La solitude, lorsqu’elle est désirée, est saine pour l’individu : on peut aimer se ressourcer dans le silence, faire une randonnée solitaire en forêt, ou on peut préférer habiter seul pour revendiquer son autonomie. Mais lorsque la solitude n’est pas un choix, c’est là que les choses se gâtent.
Selon les intervenants du Centre Écoute Entraide de Montréal, la solitude et l’isolement social sont beaucoup plus répandus qu’on ne le croit. En fait, une grande partie de leur travail est consacré à soutenir des gens seuls, sans amis ni famille, qui appellent pour trouver du réconfort.
Une situation qui se vit à tout âge
Au Canada, environ la moitié de la population de plus de 80 ans affirme souffrir de solitude. Et cette situation ne se limite pas aux personnes âgées. Les jeunes aussi peuvent se sentir seuls : un sondage mené en 2016 auprès de 44 000 étudiants aurait même révélé que les deux tiers d’entre eux se sont senti très seuls au moins une fois durant leurs études.
S’il est donc établi que la solitude peut se vivre à tout âge, on peut quand même se demander ce qui pousse certaines personnes vers la solitude. La réponse n’est pas simple, puisque chaque cas est unique. En fait, les types de solitudes sont nombreux, et les causes varient d’une personne à l’autre. Les déclencheurs peuvent être liés à la pauvreté, ou à la marginalisation. À ce titre, les personnes qui vivent avec une incapacité physique ou une déficience intellectuelle sont très susceptibles d’être touchées par l’isolement. Pour les personnes âgées, c’est la perte de mobilité ou les troubles cognitifs qui peuvent faire obstacle à la création de relations sociales.
Quant aux jeunes, la solitude peut provenir de déceptions relationnelles, ou de problèmes de santé mentale comme l’anxiété, la dépression, l’anorexie, etc.
Les effets néfastes de la solitude
Au-delà des effets directs de la solitude (ennui, tristesse, anxiété), peuvent se créer des dommages collatéraux. En termes clairs, cela signifie que la solitude peut mener à un effet d’entraînement et affecter bien plus que le moral. Selon certains chercheurs, la solitude engendre des hormones de stress, un affaiblissement du système immunitaire et cardio-vasculaire. Et même, la solitude mal vécue endommagerait les cellules du cerveau en conduisant à la dépression, voire au suicide. C’est donc tout l’état de santé en général qui peut se trouver affecté. Des risques plus élevés de développer des dépendances au tabac ou à l’alcool, de souffrir d’obésité et de mort prématurée ont également été constatés.
Briser la solitude, c’est possible! Mais comment?
Voici quelques conseils pour tisser des liens sociaux et rester sain de corps, et d’esprit :
– Gardez contact avec votre famille, et vos amis, que ce soit par téléphone, par courriel ou les réseaux sociaux
– Faites du bénévolat dans votre collectivité
– Inscrivez-vous à des activités sportives de groupe (clubs de marche, volley-ball, cours de yoga, méditation)
– Prenez le transport en commun pour favoriser les rencontres!
– Même seul, allez au théâtre, au musée ou au cinéma pour sentir l’énergie de la foule! (hors pandémie bien sûr)
Parrainage civique : créateur de relations humaines
Briser l’isolement des personnes qui vivent avec une déficience intellectuelle et encourager leur intégration dans la société, telle est la mission du Parrainage civique depuis plus de 35 ans. Pour ces personnes et toutes celles qui vivent avec un handicap ou une différence, créer des liens significatifs avec les autres leur permet de renforcer leur estime de soi, leur confiance, et offre l’espoir d’une vie plus épanouie à tous les niveaux.
Mélanie V. Perron
Rédactrice
Parrainage civique des MRC D’Acton et des Maskoutains
Journée mondiale des solitudes